La performance est une réalité, elle côtoie une multitude de domaines aussi divers que le sport, la santé, l’automobile, la technicité, le travail, le commerce, etc. Dans le sport, on conçoit assez rapidement le lien entre discipline sportive et performance : plus de muscles, plus de punch, plus vite, plus haut, etc. Mais lorsqu’il s’agit de d’allier performance et finance, la tâche semble moins facile à réaliser, moins naturelle. En effet, donner de but en blanc un indicateur de performance financière lorsque que l’on n’est pas expert dans le domaine, peut sembler complexe. Or, la performance financière est vitale pour votre entreprise. C’est pourquoi la comprendre et la mesurer est essentiel. Voici quelques explications qui vous permettront d’aborder le principe de performance financière avec plus de facilité.
Règles n°1 : la performance financière est liée aux résultats (ou bénéfices si vous préférez).
En effet, on peut aisément comprendre qu’une entreprise performante est une entreprise qui réalise des bénéfices, à l’instar d’une équipe de foot qui gagne des matchs. On dit alors qu’une entreprise est rentable. La rentabilité est tout à fait corrélée avec la notion de performance, la rentabilité tient simplement du fait que l’entreprise arrive à dégager des revenus une fois l’ensemble de ses charges couvertes. Ainsi chaque ratio, chiffre ou pourcentage qui comprend ou intègre les bénéfices de l’entreprise (ou résultat, qu’il soit d’exploitation ou financier) sont par essence liés à la performance financière. En conséquence, nous pouvons inclure comme indicateur de performance, la rentabilité économique, la rentabilité des capitaux propres, L’EBIT (Earning Before Interest and Taxes) ou encore la marge brute.
Règles n°2 : le CA et le BFR (Besoin en fond de roulement), une amitié nécessaire.
Le chiffre d’affaires est sans doute l’indicateur le plus commun. C’est une référence employée par tous, il permet de comparer des secteurs, de mesurer la croissance, le déclin ou part de marché d’une entreprise. Par comparaison, le chiffre d’affaires est le nombre de but marqué par une équipe de foot (ou de panier si vous avez une préférence pour le basket). Néanmoins dans l’œil aguerri d’un financier, le CA ne peut être envisagé comme un indicateur isolé. En effet, même s’il est vrai qu’une entreprise doit générer du chiffre d’affaires (tout à fait vital) celui-ci va engendrer des besoins au niveau de l’exploitation. C’est la notion de besoin en fond de roulement. Il mesure la différence entre les actifs d’exploitation (Stocks, clients, comptes de régularisation) et le passif d’exploitation (dettes fournisseurs, comptes de régularisation). Concrètement, si vous avez réalisé du chiffre d’affaires, on suppose que vous avez acheté des marchandises à votre fournisseur, que vous avez stockées celles-ci et, enregistré des créances clients en réponse à la facture émise. A ce stade de notre réflexion vos clients ne vous ont pas encore payé, mais votre chiffre d’affaires a, quant à lui, bien augmenté. La performance financière réside donc dans la faculté de tenir à l’œil le chiffre d’affaires conjointement avec la maitrise de la croissance du BFR. C’est à ce stade de l’analyse que l’on conseille très adroitement « payez vos fournisseurs après que vos clients vous aient réglé leur factures »! Encore faut-il que cela soit possible ! Quelle que est l’opportunité qui vous soit offerte, gardez bien la main sur les principes de bonne gestion des actifs (retour sur créances et gestion des stocks).
Règles n°3 : le juste équilibre entre financement et l’autofinancement
Le financement observe comment une entreprise se procure des ressources et comment elle les emploie. Les ressources comme les emplois sont classés en deux grandes catégories : le long terme et le court terme. Pour le long terme, il s’agit de mesurer la variation en fond de roulement sur base de l’analyse des ressources durables et emplois durables. Une ressource durable est, par exemple, constituée par une dette à plus d’un an ou des capitaux externes, tandis qu’un emploi stable se matérialise dans l’achat d’immobilisés. La capacité de l’entreprise à dégager une variation en fond de roulement positive signifie que ses ressources à long terme ont augmenté et, en conséquence, sa capacité à financer ses emplois à long terme aussi. Un des principes de base de sécurité financière indique qu’une entreprise en bonne santé doit financer ses actifs à long terme par des ressources à long terme.
L’autofinancement, comme son nom l’indique, est une mesure qui inclue d’une part le principe de « financement autonome » et d’autre part le « financement à long terme ». Autonome, signifie que votre entreprise génère des ressources en interne comme par exemple du bénéfice. À l’inverse, une ressource externe est constituée par du capital issu des actionnaires ou encore un emprunt bancaire. Le bénéfice, les dotations et provisions constituent la majeure partie de l’autofinancement.
Pour ce qui est de la gestion des ressources et des emplois à court terme (on parle ici plutôt en terme de dégagements et de besoins), il s’agit d’analyser les variations situées dans le bas du bilan : variation de besoin en fond de roulement (variation du cycle d’exploitation stocks, créances et dettes fournisseurs) et variation de trésorerie (placements, disponible, et dettes financières à court terme)
Dans les outils financiers à employer afin de mettre en lumière le financement de l’entreprise on retrouve l’analyse de l’équilibre financier et le tableau de financement.
Règles n°4 : la valeur ajoutée, il faut créer de la valeur !
La valeur ajoutée mesure la faculté d’une entreprise à créer de la valeur à ses produits grâce à son processus de transformation. On dit aussi qu’il s’agit du processus d’enrichissement des biens et services. Concrètement, il s’agit de la somme du CA des productions stockées et immobilisées – les consommations intermédiaires. De ce fait, on conçoit bien qu’une entreprise performante est une entreprise qui crée de la valeur à ses produits puisqu’elle intègre la notion de création de chiffre d’affaires et de couverture de charges qui servent à produire ou à livrer le produit. La valeur ajoutée est également une notion que l’on côtoie avec la TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée) et d’un point vue plus macroéconomique avec le PIB (Produit Intérieur Brut).
Christine ANGILELLA
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